Rhums agricoles vieux de Guadeloupe
Les rhums agricoles vieillis en fûts de chêne font partie intégrante des mœurs en Guadeloupe. Leurs arômes, leurs saveurs et leur particularité, est apprécié des connaisseurs et aussi des amateurs de cet alcool de canne à sucre. Ici, vous allez découvrir les meilleurs produits que chaque distillerie a à offrir sur cette île.
Histoire
Le rhum vieux, qu’est-ce c’est ?
Pour répondre simplement à cette question, il faut tout d’abord comprendre ce que la loi française nous dit. D’après elle, un rhum est considéré comme vieux à partir du moment où il a obtenu une période de vieillissement minimum de 3 ans. Quand il est question d’un assemblage, c’est le rhum le plus jeune qui doit être notifié sur la bouteille. Quant au désignation VO, VSOP, XO, c’est simplement inspiré du cognac et de l’armagnac.
On doit ce résultat à Jacques Bally, fondateur des produits Bally conçu sur l’île de la Martinique, qui a été dans les premiers à découvrir le vieillissement des rhums. Son inspiration provient d’ailleurs du cognac qu’il a fabriqué. Le vieux rhum, quant à lui, doit avoir au moins séjourné un minimum de 3 ans dans un fût de chêne pour obtenir cette désignation de VO (Very Old) ou “vieux”. Pour ceux qui ont séjourné 4 ans dans des fûts, on parlera de VSOP (Very Superior Old Pale).
Pour les rhums qui ont minimum 6 ans, le terme désigné est XO (Extra-Old), hors d’âge ou très vieux rhum. Ce type de vieillissement permet d’obtenir des jus de canne d’une rare qualité qui ont su développer des arômes grâce aux fûts et au réaction chimique dû au temps passer à l’intérieur dont l’échange avec le bois de chêne.
La fabrication
Tour d’horizon des différentes étapes de fabrication du vieux rhum :
Dans le cas des rhums agricoles, la canne à sucre est coupée à maturité depuis la plantation, puis ramenée directement à la distillerie. Une fois la-bas, elle sera broyée puis le jus qui sera récolté, appelé vesou en langage créole, est mis en fermentation généralement pendant 48/72 h, jusqu’à l’obtention d’un vin de canne titrant à 5° d’alcool.
Pour les rhums industriels ou de sucrerie, le jus de canne n’ira pas en fermentation, mais sera chauffé pour obtenir des cristaux de sucre. L’eau va s’évaporer et laisser place au résidus solide de sucre, appelé mélasse, qui sera ensuite distillé pour obtenir le fameux rhum traditionnel de sucrerie.
Par la suite, que ce soit pour les deux types de rhums (agricoles ou de mélasse), une fois en distillation, on obtient des rhums blancs brut. Maintenant, deux solutions sont possibles :
- Le passage en cuve pendant plusieurs mois, puis la réduction et enfin l’embouteillage en rhum blanc.
- Le stockage dans des fûts de chêne dans le chai de vieillissement qui est une pièce dédiée pour la préparation des rhums vieilli.
On peut retrouver différents types de fûts qui ont souvent déjà servi à la conception d’autres alcools comme le cognac (fût français) ou le bourbon (fût américain), avec des contenances différentes (200 à 350 litres) qui influeront sur le résultat final grâce au nombres d’échanges avec le bois.
Foire aux questions
Avec quoi faut-il boire du rhum vieilli ?
La réponse est simple, le rhum qui a obtenu un vieillissement doit se boire pur, sans glace, comme traditionnellement dans les îles. Pour les plus frileux une autre solution moins connue s’offre à vous, le ti-punch. Vous pouvez tout à fait le consommer avec du sucre et du citron dans un verre, en “ti-vieux”. Maintenant, il est évident que certaines bouteilles avec un prix pouvant aller jusqu’à plusieurs centaines d’euros, il serait dommage de ne pas profiter des notes qu’un vieux rhum Damoiseau vous offre.
La solera, qu’est-ce que c’est ?
C’est une manière de vieillir le rhum qui est surtout utilisé dans les pays hispanique. Le principe est simple, certaines règles doivent être respectées :
- On entrepose les fûts en pyramide de plusieurs étages (3 à 8).
- L’embouteillage des rhums se fait par le bas et l’ajout de rhum plus jeune se fait par le haut de la pyramide.
Cela permet l’augmentation de l’âge moyen des produits au fur et à mesure du vieillissement. Néanmoins, cette technique permet seulement de donner l’âge moyen de l’assemblage final et non un âge précis du rhum vieilli en solera. Les Espagnols ont mis au point cette technique pour vieillir du vin de Xérès qu’il ont ensuite utilisé sur le rhum. Cela provient de la métaphore : “le vieux éduque le jeune”.
Comment bien conserver son vieux rhum ?
Pour la question de la conservation, il faudra garder en tête quelques astuces :
- Les bouteilles ne se conservent pas couché mais bien à la verticale.
- Elles doivent être gardées à l’abri de la lumière et des variations de températures trop importantes.
- Si vous avez une bouteille dans un coffret, conservez-le et remettez là-dedans après chaque utilisation.
Il est bon de savoir que cette question de conservation est importante du fait de la dégradation du goût de votre bouteille dans le temps. En effet, une fois votre bouteille débouchée, le goût de l’alcool commence lentement à se dégrader. Au cours des 2,3 premières semaines, le rhum va tout d’abord s’ouvrir et s’épanouir. Par la suite, sur une période plus longue et au fur et à mesure de la dégustation de celle-ci, le processus commencera.
Dans de bonnes conditions de conservation, une bouteille qui est remplie dans les 75% de sa capacité se conservera sans conséquence pendant une période d’un an. A contrario, s’il vous reste environ 25% de votre contenant, il ne faudra que quelques mois pour voir le changement du produit. De ce fait, il est fortement conseillé de changer de contenant, une fois cette étape atteinte, pour quelque chose de plus petit ce qui permettra de remédier à ce problème.
Quel est le prix de la bouteille de rhum la plus chère du monde ?
La bouteille la plus chère du monde n’est autre que celle issu de la plantation Clément en Martinique. Un projet qui a vu le jour avec l’association de cette distillerie avec la bijouterie/joaillerie Tournaire. Une pièce de collection unique en son genre faite en cristal de baccarat qui est accompagné d’un rhum millésimé de 1966 de la maison Clément. Son prix ? 100 000 euros ! De quoi faire des envieux avec ce produit hors-norme !
Liste des prix de quelques rhums vendu les plus chères
Voici quelques exemples parmi tant d’autres des bouteilles de rhums à des prix colossal qui ont été vendu à travers le monde :
- Wray and Nephew des années 1940, Jamaïque : 28 000€
- Saint James 1885, Martinique : 7 800€ dont une bouteille vendu aux enchères pour un prix de 18 000€
- Appleton Estate 50 ans, Jamaïque : 4 600€
- HSE (Habitation Saint-Etienne), rhum hors d’âge millésime 1959, Martinique : 2 500€
- Bally, millésime 1929, Martinique : 2 280€
- Saint James, millésime 1934, Martinique : 1 835€